Modélisation génétique Des réponses plus pertinentes aux besoins de l’éleveur
Les modèles d’évaluation génétique des caractères de production laitière et de comptages cellulaires chez les bovins ont considérablement évolué depuis dix ans. La plupart des grands pays laitiers ont mis en place des évaluations exploitant directement la production enregistrée à chaque contrôle par le contrôle laitier au lieu de la production cumulée en 305 jours. En France, ce changement est prévu en 2010 pour les races Prim’Holstein, Montbéliarde et Normande.
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Avec la révolution informatique que le monde a connue ces dernières décennies, de nouveaux outils sont venus révolutionner les pratiques. « De fait, il est désormais possible d’envisager la réalisation d’évaluations génétiques à partir de modèles basés sur l’ensemble des contrôles mensuels », expliquait le 3 décembre dernier Hélène Leclerc (Institut de l’élevage), à l’occasion des rencontres 3R qui se déroulaient à Paris.
Meilleure prise en compte
En France, l’évaluation génétique était basée sur les lactations ; mais au cours du 2e semestre, la nouvelle évaluation, adoptée par les principaux pays laitiers depuis la fin des années 90, doit entrer en vigueur.
« Le principal intérêt des modèles de contrôles élémentaires réside dans une meilleure prise en compte des effets systématiques de l’environnement, notamment à travers l’effet troupeau – jour de contrôle qui caractérise l’effet commun à tous les animaux présents dans un troupeau le jour du contrôle tel l’alimentation, le logement ou la météorologie… », poursuivait la spécialiste.
Ainsi donc, l’effet ‘environnement’ entrait en ligne de compte, mais de façon plus globale et pour l’ensemble des animaux : « une grande part des effets environnementaux n’était donc pas correctement prise en compte dans le modèle ‘lactation’, contrairement au modèle ‘contrôle élémentaire’ ».
Simplicité et flexibilité
La France a fait le choix d’un modèle original par sa simplicité d’interprétation et sa flexibilité d’utilisation. Les courbes de lactation sont décomposées en une somme d’effets propres à la vache (caractéristiques génétiques et non génétiques) et d’environnement (troupeau, race, région, rang de lactation, âge et mois de vêlage, durée de tarissement, gestation…).
Ces effets sont calculés pour les stades de lactation de 7 à 335 jours des trois premières lactations ; ils sont ensuite corrigés pour tous les autres facteurs de variation de manière à faciliter l’interprétation des résultats rapidement.
On pourra ainsi quantifier l’impact de facteurs de variation tels que le rang de lactation, l’âge, le mois de vêlage, la durée de tarissement, la gestation… sur la quantité de lait, le TB ou le TP.
D’un point de vue génétique, l’intérêt de cette nouvelle évaluation est de disposer d’une information sur la persistance de la production laitière au cours de la lactation, en plus du niveau de production classiquement estimé.
De nouveaux outils
Ce modèle est informatiquement très coûteux compte tenu de son niveau de sophistication et du nombre considérable de données élémentaires à analyser simultanément (plus de 170 millions de données en race Prim’Holstein). Mais les barrières techniques, qui ont longtemps repoussé sa mise en œuvre, sont maintenant franchies.
Pour aller plus loin - « Génétique : un nouveau modèle individualisé, évolutif et plus complet », à lire ici - L’institut de l’élevage répond à vos questions : www.inst-elevage.asso.fr. |
Ainsi, il est possible d’envisager la mise en œuvre de nouveaux outils de conseils, intégrant les éléments d’analyses de la conduite du troupeau et les prédictions individuelles de l’animal. « Grâce à un enrichissement mutuel des bases de données à finalité génétique et technique, il devrait être possible de mieux exploiter les données recueillies et donc, d’apporter des réponses plus pertinentes aux besoins de l’éleveur » concluait Hélène Leclerc.
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